Petfood Des distributeurs victimes des croquettes toxiques

Commercialisés en France par cinq distributeurs, Au Truc SARL (Isère), Animal service distribution (Isère), PCEB (Aude), HD distribution (Charente) et Jean-François Martin (Pyrénées-Orientales), des lots de croquettes espagnoles sont soupçonnés d'avoir causé la mort d'une quarantaine de chiens en France, et plus de cent cinquante en Espagne. « Ces chiffres sont très approximatifs », nuance le ministère de l'Agriculture. Les croquettes sont-elles vraiment coupables ?Les analyses sont en cours« La relation de cause à effet paraît plus que probable, estime la DDPP (Direction départementale de la protection des populations) de l'Aude. Le faisceau d'indices converge vers l'aliment. » Des analyses françaises sont aujourd'hui en cours, en complément de celles menées en Espagne, et le bilan complet devrait être communiqué d'ici fin septembre.La piste de la théobromine semble privilégiée par les autorités. Cette substance, naturellement présente dans le cacaoyer, et le chocolat, est mal métabolisée par les chiens.PCEB, lanceur d'alerte« Le 6 août, un client éleveur nous a appelé après à la mort suspecte de deux chiens », relate Jean Caizergues, PDG de PCEB. Trois jours plus tard, un autre propriétaire de chien appelle. Les croquettes sont suspectées, et rappelées. Dans le doute, « nous avons récupéré et échangé les croquettes, informé notre fournisseur et notre assureur », précise Jean Caizergues. Fournisseur qui a fait remonter l'information auprès des services officiels. Mi-août, tous les clients ont été prévenus. « Nous sommes des victimes collatérales », ajoute le PDG du négoce.Charrière distribution (Gard), le fournisseur de PCEB, a acheté les croquettes à une société basée dans le nord de l'Espagne, et les a fournies à PCEB uniquement. Aucun des lots n'a été directement vendu par Charrière.Le fabricant espagnol ne répond pas« C'était la première fois que nous travaillions avec ce fournisseur, explique Stéphan Charrière, PDG du négoce. Nous avons tenté de le contacter, sans réponse de sa part. » Et ce malgré des courriers en recommandé. « On a tous été professionnels, on assume nos responsabilités, ajoute Stéphan Charrière. On a été abusé. »Même situation en IsèreEn Isère, la SARL Au Truc a acheté les croquettes en direct auprès du fournisseur espagnol : « Cela ne faisait pas longtemps que nous travaillions avec cette société, seulement depuis mai 2013. Nous avions testé un premier lot, nos clients avaient trouvé que c'était un bon rapport qualité-prix. »

Marion Coisne